Critiques de la PNL

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La PNL s'est enrichie pendant 40 ans. Certaines personnes en sont passionnées alors que d'autres la décrient.

Plusieurs critiques reposent sur une certaine mauvaise foi (sectaire, pseudo-science, manipulation), mais malheureusement finissent par occulter des critiques plus pertinentes (niveau de formation, éthique).

Dérives sectaires

La MILS[1] dans son rapport de 2002 citait la PNL dans la possibilité de dérives sectaires. Bien que la PNL soit enseignée sur les cinq continents, cette critique n'est apparue qu'en France. Bien qu'un collectif d'enseignants PNL aient écrit une lettre ouverte réfutant point par point la critique de ce rapport[2], la rumeur continue à réapparaître régulièrement. Alain Thiry s'étonne du manque d'analyse de cet organisme qui, bien que nécessaire à la protection sociale, ne réalise pas à quel point cette technique de psychologie qui prône l'autonomie, la capacité à penser par soi-même à ses propres objectifs et la qualité de relation avec nos proches est plutôt secticide.[3]

Pseudo-science

Certains détracteurs de la PNL la qualifient de pseudo-science en soutenant différents arguments.

  • Pour eux, le choix du nom PNL est une preuve que les PNListes ont cherché à faire passer leur démarche pour de la science. Ils ne prennent pas en compte l'aspect annecdotique et historique de ce choix[4].
  • Certains pensent que la PNL est une simplification abusive et erronée des neurosciences. Ce qui n'est nullement le cas car elles s'intéressent à 2 choses différentes. La PNL, qui explore le vécu subjectif qu'une personne peut avoir de sa pensée et de ses émotions (un claustrophobe voit un ascenseur comme un monstre dangereux - c'est son vécu subjectif), n'a rien à voir avec les neurosciences qui elles s'occupent de la matérialité de la pensée (constater l'activité cérébrale lors d'un accès phobique). Par contre, il est vrai que certains PNListes sont prompt à citer des expériences de sciences cognitives pour donner du crédit à certaines techniques de PNL. D'abord, leurs citations ne sont pas toujours correctes ou pas toujours bien comprises. Ensuite, le lien qu'ils font entre une expérience de neuroscience ET DONC que cela validerait une technique de PNL est souvent un biais cognitif. Il est tout au plus acceptable de relever la résonance entre elles.
  • Ils reprochent aussi le manque de validation scientifique de nos modèles. En effet, la démarche de modélisation en PNL est pragmatique (méthodique et validée par la pratique). Pour qu'elles soient validée scientifiquement il faut que les PNListes fassent des expérimentations randomisées[5] en double-aveugle[6], avec une analyse statistique.

"Les critiques universitaires au cours des 35 dernières années ont inclus des plaintes selon lesquelles la PNL manque de théorie et qu'elle a été réfutée par la recherche dans les années 1980. Les résultats défectueux de ces études et leur persistance dans le dossier académique ont découragé la poursuite des examens empiriques de la PNL. En fait, dans certains cercles, la PNL a été écartée d'emblée comme un domaine ne justifiant pas une étude plus approfondie. Historiquement, la plupart des praticiens de la PNL n'étaient pas des chercheurs. En conséquence, non seulement des recherches limitées ont été effectuées, mais peu de réfutations ont été apportées concernant les résultats négatifs de la littérature qui étaient souvent le résultat de conceptions de recherche sérieusement défectueuses basées sur une formation et une compréhension inadéquates du matériel de PNL à l'étude. Une revue systématique des publications qui prétendent examiner les concepts fondamentaux de la PNL et leur validité montre de graves lacunes dans la recherche et une longue histoire d'interprétations et de conclusions de mauvaise qualité. Le déballage de 35 ans de recherche, publications, interprétations, conclusions et méta-analyses d'un «champ PNL» mal défini est présenté au chapitre 8 de L'efficacité clinique de la PNL (Gray, Liotta Wake & Cheal, 2012) (hyperlien), mais la réfutation finale est contenue dans les résultats de recherche positifs les plus récents concernant des techniques et des processus PNL spécifiques ainsi que des preuves indirectes provenant de techniques et de constructions qui ressemblent étroitement à la PNL de la psychologie plus traditionnelle recherche."[7]

Manipulation

Pour certains, la PNL permettrait de manipuler les autres. La PNL n'est qu'un ensemble de techniques qui ont une certaine efficacité. Celles-ci peuvent être utilisées pour aider son prochain, ou profiter de lui. Elle dépend donc avant tout de l'éthique de celui qui l'utilise, ce qui est vrai d'ailleurs de toutes les démarches en psychologie.

Niveaux de formation

Le niveau de formation des personnes qui parlent de PNL est un problème qui rejaillit sur la crédibilité de la PNL. Certaines personnes suivent un séminaire de quelques jours d'initiation, ou sur un thème particulier, et prétendent la connaître. D'autres suivent une formation de praticien[8] (21 jours) et pensent que cela suffit pour s'installer pour pratiquer la psychothérapie.

Il n'est pas facile de cerner les critères qui définissent le niveau adéquat de formation pour un métier PNL. La fédération NLPNL propose des critères pour certaines actions :

  • les enseignants en PNL sont seul habilités à délivrer des certifications. Pour être reconnu auprès d'elle, ils doivent être maître-praticien PNL puis avoir suivi plusieurs fois les formations de praticien et de maître-praticien, recevoir une certification d'enseignant dans un centre de formation qui a lui-même reçu un agrément de la fédération et qu'elle soit en plus contresignée par un second enseignant.
  • les psychothérapeutes doivent être maître-praticien, avoir fait un travail sur eux, être supervisé.
  • les coachs PNL devraient être maître-praticien.

Ethique

La course en avant dans le marketing et la recherche de l'efficacité commerciale fait perdre de vue l'éthique à certaines personnes utilisant la PNL.

Les personnes ne s'étant pas formées complètement n'ont peut-être jamais entendu parler d'éthique dans leur formation, comme si celle-ci pouvait être innée ou qu'il suffisait de vouloir faire le bien. Par exemple, certains n'ont jamais entendu parler des notions de transfert ou de contre-transfert, de secret professionnel, d'interdiction de relation personnelle avec son patient... Certaines dérives seraient évitées si les intervenants suivaient une formation complète.

Notes et références

  1. Mission interministérielle de lutte contre les sectes.
  2. Alain Thiry, Le bêtisier des PNListes, InterActif, 2012, p 61-73.
  3. Alain Thiry, La programmation neuro-linguistique, éditions PUF, Paris, 2016, 104.
  4. Bandler avait 26 ans lorsqu'il a fallu choisir un nom pour ses techniques. Il dit lui-même qu'il a choisi un nom non spécifique qui lui permettrait de suivre n'importe quel direction plus tard.
  5. échantillon de sujets choisis aléatoirement.
  6. un groupe dans lequel on ne fait rien (groupe témoin) et un groupe dans lequel on utilise la PNL pour pouvoir comparer.
  7. Sources : http://nlpwiki.org/wiki#Critiques.
  8. Les appellations de "praticiens" et de "maître-praticien" prêtent effectivement à confusion. "Praticien" signifiait être capable d'employer la PNL dans son métier. Si vous étiez journaliste vous pouvez l'utiliser dans vos articles, si vous étiez employé vous pouvez l'utiliser dans les réunions avec vos collègues, et bien sûr l'utiliser pour vous.