Historique de la pédagogie PNL

De WikiPNL
Révision datée du 15 août 2021 à 20:13 par Alain Thiry (discussion | contributions) (catégorie)

Historique de la pédagogie PNL

Par Alain Thiry — article publié dans la revue "Métaphores" de NLPNL, mars 2021, n° 100, p 16-18.

Attention.png Cette page est une copie de sauvegarde d'un article particulièrement intéressant de PNL. L'objectif étant qu'il ne disparaisse pas et reste accessible malgré le temps. Le texte de cet article est la propriété de son auteur et ne peut être utilisé sans son accord et sous certaines conditions. 

Les bases

Dès les années 1970, les prémisses de la constitution d’une véritable pédagogie étaient présentes. Le métamodèle publié en 1975 est le premier outil PNL qui permet d’améliorer la compréhension des cours. Il devrait donc être enseigné à tous les enfants. D’un autre côté, « s’accorder puis guider », ainsi que les présupposés de la PNL, ont donné la logique relationnelle vis-à-vis de l’éducation des enfants. Et la notion d’objectif a instauré l’idée de « progression constante » et sous le contrôle de l’enfant lui-même. Les bases de la PNL ont donné un substrat sur lequel une pédagogie novatrice a pu s’appuyer.

Les stratégies d’apprentissage

En 1979, Bandler et Grinder publie une retranscription1 de la modélisation de la stratégie de mémorisation de l’orthographe d’une personne. Celle-ci était de revoir le mot (Vr) et juste après de ressentir si elle le sentait (K) comme juste. Cela a ouvert tout un champ nouveau, celui d’explorer les stratégies des élèves brillants et par contraste ceux d’élèves en difficulté. Mais cela ne s’est pas fait tout de suite. En 1982, Robert Dilts et Todd Epstein animent un séminaire à Vancouver sur les stratégies d’apprentissage, qui sera retranscrit et publié2. Ils y décrivent la stratégie d’orthographe, ainsi que la manière d’acquérir du vocabulaire, taper au clavier, ou encore développer la lecture ou la rédaction. En 1987, Mary-Jane Brownwel anime en Belgique un séminaire sur les stratégies PNL d’apprentissage. Elle avait créé, aux États- Unis, le « New Learning Pathways », un institut 1 - Bandler et Grinder, Frogs into Princes, Real People Press, 1979. 2 - Dilts et Epstein, Dynamic Learning, MétaPublications, 1995.

qui s’occupe d’enfants en difficulté scolaire et y a développé une pratique très concrète, et cette fois avec beaucoup de précision, sur la manière d’installer une stratégie de mémorisation, d’entraîner la stratégie de compréhension (Visuel construit analogique) ou de prononciation (Vr-Ar-Ac-K). Le domaine de l’apprentissage scolaire devient un véritable domaine concret d’application. En 1988, j’ai commencé à non seulement pratiquer avec des jeunes mais aussi à redonner en formation (3 jours), à des enseignants, ce que j’avais appris de Brownwel.

Validation scientifique

En 1985, François Loiselle réalise au sein de l’Université de Moncton (Canada) une expérimentation scientifique qui valide l’impact des accès oculaires sur la performance orthographique. Dilts cite également une autre expérimentation par Thomas Malloy, du département de psychologie de l’Université de l’Utah, dans laquelle il valide l’usage positif d’un entraînement visuel sur un auditif, avec des classes entières. Cela valide l’usage de nos stratégies PNL d’apprentissage.

Le piège des « styles d’apprentissage »

Parallèlement à cette démarche, particulièrement dans les années 1990, plusieurs auteurs PNListes ont défendu l’idée que certains enfants seraient « visuels », « auditifs » ou « kinesthésiques » et qu’en conséquence l’enseignant devrait s’adapter à chaque enfant. Il faudrait respectivement leur montrer, leur expliquer, ou leur faire manipuler les notions à apprendre. Les problèmes d’apprentissage étaient ainsi mal conceptualisés.

En effet, nous devons choisir si nous considérons un problème d’apprentissage comme dû à l’usage d’un mauvais métaprogramme ou au contraire d’une mauvaise stratégie cognitive. Les styles d’apprentissage nous invitent, à tort, à penser que puisqu’un jeune est plus à l’aise avec un métaprogramme, alors on pourrait faire un effort pour lui rendre l’apprentissage plus facile en adaptant nos explications à ses préférences cognitives. Ce sera plus de travail pour l’enseignant, mais là n’est pas le plus grave. Cela confortera le jeune dans son habitude cognitive et le maintiendra limité dans les autres aspects. Par exemple, à un « kinesthésique », il ne sera pas facile de lui « faire manipuler » des concepts philosophiques, de là à dire qu’il n’aura jamais accès à la philosophie il n’y a qu’un pas. Un pas de trop, évidemment. D’autres « styles » ont été également proposés : être « global » ou « détail »; « procédure » ou « option »; « cerveau gauche » ou « cerveau droit »,... Les styles d’apprentissage deviennent des excuses pour certains jeunes à renoncer à certaines disciplines. Pourtant la modélisation d’élèves brillants montre que ceux-ci utilisent toutes les opérations mentales. Une pédagogie devrait donc proposer d’apprendre à tous les jeunes de faire le minimum dans chaque discipline et le cas échéant de se spécialiser ensuite. Ce que permettent les stratégies PNL d’apprentissage. Il est important d’abandonner la conception des styles d’apprentissage, qui finalement limite le jeune, aux bénéfices des stratégies PNL d’apprentissage, qui elles, lui rendent accessibles tous ses choix.

Les développements d’InterActif

Comme les jeunes et les enseignants me posaient des questions auxquelles mes formateurs n’avaient pas donné d’infos, j’ai commencé, dès 1990, à faire de la recherche-action, en testant, dans des classes de tous âges (maternelles, primaires, secondaires, supérieures), l’usage des stratégies PNL d’apprentissage, sur des notions de toutes les disciplines (français, maths, histoire, géographie, biologie,...). J’ai modélisé la 4e stratégie d’apprentissage, celle sur la réflexion, avec, notamment, la distinction de 4 niveaux de connaissance, ainsi que 2 autres facettes de la stratégie de compréhension. J’ai aussi trouvé la manière d’utiliser la stratégie de mémorisation dans les différentes disciplines. En effet, jusque-là, nous savions comment mémoriser un mot d’orthographe, ou la compréhension d’un texte, mais pour mémoriser une formule de mathématiques, ou une liste de vocabulaire de langue étrangère ou encore d’apprendre 200 pages de médecine cela restait un peu léger. Par exemple, un jeune pouvait mémoriser une formule de math et néanmoins ne pas savoir l’appliquer dans un exercice concret. Aujourd’hui, les petits « trucs » très spécifiques que nous avons trouvés font que ces tâches scolaires n’ont plus aucun secret pour nous. Pour les formules de mathématiques, leur mémorisation doit être dynamique, c’est-à-dire comme un swish avec l’usage de sous-modalités spécifiques. À côté de ce travail de 30 ans de recherche, nous avons commencé à communiquer nos « trouvailles ». La formation de 3 jours s’est enrichie au point de nécessiter 16 jours. Des publications chez des éditeurs pédagogiques de renom, des articles, ainsi que des vidéos ont rendu l’existence de la pédagogie PNL connue d’un large public. Comme certaines notions scolaires sont essentielles, au sens qu’elles sont des

prérequis pour la suite (système en Base 10, tables de multiplication,...), nous avons commencé à créer des outils pédagogiques pour favoriser leur intégration facile par les jeunes et nous les vendons sans bénéfice sur une boutique en ligne.

La première école primaire à pédagogie PNL

En 1991, Marie-Dominique Hillewaert a créé une école primaire en Belgique qui récupérait des enfants en difficulté scolaire, au point d’avoir été renvoyés des autres écoles de la ville. Suite à la formation complète sur les stratégies PNL d’apprentissage à InterActif de 4 institutrices, la pédagogie PNL y est employée à toutes les heures de cours. Alors que ces enfants étaient réputés incapables d’apprendre, dans cette école, grâce à la PNL, ceux-ci réussissent. Les statistiques officielles des examens du système d’éducation belge en fin primaire l’attestent largement, ce qui donne une validation par l’épreuve de la réalité du terrain. Par exemple, en 2010, 18 enfants de l’école sont envoyés à l’examen du CEB (fin primaire) et le plus mauvais résultat a été au-dessus de la moyenne de la région francophone. Ils ont donc pris les « plus mauvais » de la ville et les ont amenés parmi les « meilleurs » de la région.

Les grandes règles de la pédagogie PNL

  • Toutes les opérations mentales (V, A, K, Di) sont utiles dans une seule heure de cours.
  • Le jeune doit adapter les opérations mentales à l’objectif cognitif du moment : du Visuel analogique pour la compréhension, du Visuel remémoré et du Kinesthésique pour la mémorisation, du Di pour la réflexion, de l’Auditif remémoré et construit pour l’expression.
  • On utilise des tâches scolaires qui ne nécessitent qu’une seule stratégie pour installer celle-ci, comme par exemple : les dictées pour la mémorisation.
  • Dès que les 4 stratégies sont intégrées, on peut enfin s’occuper de tâches scolaires qui nécessitent plusieurs stratégies en même temps, par exemple : la grammaire nécessite de pouvoir mémoriser les exemples-types d’une règle, de comprendre la phrase que j’écris et de faire des liens (réflexion) entre cette phrase et les exemples-types.
  • Les révisions ne sont pas à négliger et nécessitent une organisation spécifique.

Les perspectives d’avenir

  1. La pédagogie PNL est déjà très développée, mais pas assez connue. Elle nécessite une formation spécifique et conséquente, complémentaire (et différente) des formations classiques de praticiens et maître praticiens. Certains se limitent à lire un de mes livres et pensent que c’est suffisant. Nous n’avons malheureusement pas assez de professionnels qui soient complètement formés dans les stratégies PNL d’apprentissage pour atteindre une masse critique qui donnerait une notoriété crédible de la pédagogie

PNL aux yeux de l’éducation Nationale.

  1. Par ailleurs, il serait intéressant de réaliser des expérimentations validables scientifiquement sur l’impact de l’usage des stratégies PNL d’apprentissage dans des disciplines spécifiques. Le problème majeur étant les moyens en temps.
  2. Nous pourrions continuer l’exploration de l’enseignement de notions spécifiques. Pour l’instant, nous travaillons particulièrement sur la grammaire.
  3. Un risque important reste la pérennité de l’enseignement des stratégies PNL d’apprentissage. Lorsque la retraite sonnera, qui prendra le relais de cet enseignement ?

POUR EN SAVOIR PLUS :

- www.interactif.be – formation complète sur les stratégies PNL d’apprentissage. – info@interactif.be.

- https://boutique.interactif.be – boutique pour du matériel pédagogique.

- www.WikiPNL.fr – présentation de la pédagogie PNL (domaine d’application).

- Livres : « Apprendre à apprendre avec la PNL », « ça y est, j’ai compris ! », « La pédagogie PNL ».

- Youtube – chaîne « Alain Thiry » : vidéos liées à la pédagogie : « Stratégies apprentissage PNL », « Metamodele », « Comprendre la négation », « Les 4 types de pédagogies », « Lecture et PNL ».


Notes et références