L'erreur comme outil diagnostic des mauvaises méthodes d'étude — par Alain Thiry

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Publié par Alain Thiry dans la revue Les Cahiers pédagogiques, n° 494 de janv. 2012.

Dis-moi comment tu apprends, je te dirai pourquoi du te trompes. Un diagniostic des mauvaises méthodes d'étude des élèves et les apports de la programmation neuro-linguistique donnent des outils pour proposer d'autres stratégies aux élèves.

Les erreurs d'un élève sont des opportunités pédagogiques pour l'enseignant. D'abord celui-ci peut repérer s'il y a des redondances dans ces erreurs. Pas dans l'erreur en elle-même mais dans le type d'opérations mentales utilisées par le jeune chaque fois qu'il fait celle-ci. Mais pour cela, il doit distinguer les erreurs de mémorisation de celles de compréhension ou encore de réflexion, d'expression ou de transfert. Échanger avec l'élève sur la manière de "comment il s'y prend pour étudier" permettra de confirmer un diagnostic et de pouvoir ensuite l'aider concrètement pour remédier à ses difficultés.

Comprendre les processus

La démarche de la Programmation Neuro-Linguistique (PNL) peut nous aider dans ce contexte. Celle-ci est une approche pragmatique en psychologie qui cherche à modéliser les savoir-faire et savoir-être des gens brillants. Une manière d’essayer de réaliser un inventaire des meilleures pratiques. Si cette technique s’est développé dans le domaine de la psychothérapie et du management, son utilisation dans le contexte de l’apprentissage scolaire devient très précis et offre une compréhension éclairante des processus cognitifs qu’un jeune peut utiliser pour faciliter son étude.

Actions mentales

Selon la pédagogie PNL , pour mémoriser, l'élève doit rechercher à visualiser l'information à retenir et ensuite sentir (Kinesthésique) qu'il peut la maintenir correcte dans son esprit. Il devra ensuite réviser cette information, c'est-à-dire la re-voir régulièrement dans sa tête pour passer à la mémoire à long terme. Ici, quatre actions mentales sont nécessaires : visuel, Kinesthésique, ré-vision, régulière. Est-ce que l'élève en omet une ? Ou plusieurs ? Ceux qui étudient "par cœur" avec leur "dialogue interne" ou "petite voix intérieure" ne font aucune des quatre. Quand ils font une erreur, la corriger sur la feuille est nécessaire mais là n'est pas le vrai problème. L'essentiel réside dans le repérage d'une mauvaise méthode d'étude qui peut être changée.

Regardons, par exemple, le contexte de l'orthographe d'usage. Si un élève fait une erreur du type "faraon" ou lieu de "pharaon", nous dirons qu'il écrit phonétiquement. C'est exact, mais en terme d'opération mentale au sens de la pédagogie PNL, nous constatons qu'il lui aura fallu soit une opération d'auditif remémoré, c'est-à-dire réentendre ce que le professeur a dit, soit de "dialogue interne", c'est-à-dire se le répéter mentalement avec sa petite voix intérieure et le résultat n’est pas satisfaisant. Cet élève a besoin que quelqu’un lui apprenne une bonne stratégie de mémorisation, car il n’a pratiquement aucune chance de la trouver tout seul.

Prenons maintenant l'exemple de la compréhension et la réflexion. Il existe généralement une confusion entre les deux. La compréhension sert à appréhender le sens de ce qu'a expliqué l'enseignant, alors que la réflexion permet de faire des liens avec des connaissances préalables (déjà comprises), c'est-à-dire d'aller plus loin que ce qu'on a lu ou entendu, d'en faire ses propres conclusions. Imaginez cet élève en secondaire qui essaie de comprendre le texte donné par son professeur sur le concept de « despote éclairé ». S’il lui est difficile de visualiser le lien avec les philosophes des lumières, il peut essayer de s’en sortir en réfléchissant, en se demandant si cela lui fait penser à quelque chose qu’il a déjà entendu, notamment qu’un despote est un tyran. De là à dire que Joseph II de Bavière est un peu comme Pinochet, il n’y a qu’un pas pour ce jeune et une crise de nerf pour son enseignant.

Comprendre ou réfléchir ?

Si un jeune fait une erreur de contenu, de sens, est-elle due à une erreur de compréhension de l'explication, c’est-à-dire, ne pas avoir la bonne image pour les mots du professeur, ou à une erreur de réflexion dont il tire une conclusion abusive ? Ou est-elle due au fait qu'il n'est pas expérimenté dans sa capacité de compréhension et essaie d'y palier par des opérations de réflexion personnelle ? La distinction est importante pour savoir que faire pour y remédier. Les deux premières raisons seront réglées par une bonne explication, alors que la troisième nécessite que quelqu'un lui apprenne une bonne stratégie de compréhension et l'entraîne dans un séquence progressive.


Notes et références