Stratégie de Holmes

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Dans les différentes modélisations cognitives qu’a faites Robert Dilts des stratégies du génie, une en particulier ressort du lot : Celle où Dilts a modélisé non pas une personne mais un personnage fictif, Sherlock Holmes, création de Conan Doyle. Selon Dilts, les stratégies particulièrement bien développées de Holmes tiennent en ses capacités d’observation, de réflexion, de métacognition, puis d’explicitation de celles-ci. Il en profite pour démontrer que toute stratégie spécifique peut être utilisée dans différents domaines, qu’ils soient réels ou imaginaires[1].

Méta-stratégie de Holmes

Ayant la conviction que tout est lié et que chaque partie contient le tout ainsi que toutes les autres parties, il mène ses enquêtes en observant chaque détail comportemental, étant certain que ceux-ci donnent des indices sur ce que pense une personne et comment elle y pense. Concernant la conviction, le parallèle en PNL se trouve dans les niveaux logiques. Pour ce qui est de la cueillette d’information (ou cadre d’objectif ou détermination d’objectif), le parallèle est dans les questions du méta-modèle, que la calibration complète. La macrostructure de sa méta-stratégie consiste donc à faire des déductions d’un ensemble de détails pour aboutir à un ensemble structuré (« Gestalt »). Comme le font les Pénélistes, il ne s’intéresse pas au contenu mais à la forme. S’ajoute à ce processus sa capacité de métacognition puisqu’il fait d’abord un certain nombre d’observations (calibrations) desquelles découleront un ou des ensembles, qu’il combinera ensuite pour en tirer des déductions amenant à une conclusion.

Protocole Méta-stratégie de Holmes

  1. Réunir les informations nécessaires par le questionnement tout en calibrant le comportement aux niveaux verbal, non-verbal et para-verbal ainsi qu’en utilisant les questions du [méta-modèle].
  2. Incorporer cet ensemble d’informations dans les niveaux logiques et - via la métacognition – en extraire différentes combinaisons et liens.
  3. Faire des déductions de cet ensemble d’informations.
  4. Les conclure par le choix de la stratégie (en thérapie, accompagnement, coaching, pédagogie, etc.) adéquate.
  5. Tout au long des quatre premiers points, se mettre en métacognition (analyser le fil de ses propres pensées et observationsafin de valider ou corriger les processus mentaux en cours).

Micro-stratégies de Holmes

Au niveau de l'index de computation, il travaille en [processus internes] et environnement mais pas avec ses états internes. Holmes utilise une suite de deux micro-stratégies : D'abord, il observe les détails de ce qu’il voit et entend (questions et affirmations) et relie ces observations visuelles et auditives à des expériences mémorisées [visuel et auditif remémorés] comportant des caractéristiques similaires. Il observe les détails au niveau de la forme et non du contenu. Puis il en déduit ce qu’une suite de comportements produirait comme effets au niveau de l’environnement, en vérifiant ses déductions par l’absence ou la présence de ces effets. Finalement, il fait une synthèse du tout.

Protocole Micro-stratégies de Holmes : Observer, déduire puis éliminer

  1. Observer [calibrer] les détails de l’environnement par les [canaux sensoriels], particulièrement le [canal visuel], puis comparer ces observations à un [visuel remémoré] via les [sous-modalités] qui leur sont liées.
  2. En extraire les sous-modalités clés.
  3. Vérifier la présence - et surtout l’absence – de comportements qui auraient dû ou pu découler des observations faites.
  4. Synthétiser l’ensemble des observations et comportements présents et absents pour en tirer une conclusion.
  5. Choisir la stratégique adéquate.

Les informations rassemblées sur les micro-stratégies nous permettent d’en déduire sa macro-stratégie de base ainsi que sa macro-stratégie secondaire :

Macro-stratégie de base : La découverte des "causes précédantes et précipitantes"

Nous devons ces termes à Aristote dans lesquels il a rassemblé les événements, actions et décisions du passé qui influencent au présent une chose ou un événement (causalité). Ce qui correspond à la macro-stratégie de Holmes. Dilts note qu’il ne parle pas de l’[espace problème] ni des postulats en arrière-plan alors que ce sont ceux-ci qui vont déterminer la façon dont on peut appréhender les déductions qui s’ensuivent.

Protocole Macro-stratégie de base

  1. Isoler les caractéristiques les plus importantes d’un [état présent ou espace problème].
  2. En tirer des déductions sur un possible état précédent qui y serait lié.
  3. Imaginer quels pourraient être les différents comportements qui auraient pu le créer.
  4. Utiliser de nouvelles observations pour pouvoir confirmer ou infirmer les comportements en question.
  5. Sélectionner sa stratégie selon la conclusion à laquelle on est arrivé.

Macro-stratégie secondaire de Holmes "Exploration de l’espace problème"

Selon Dilts, [L’espace problème] est par définition un espace dans lequel le tout est cohérent et logique par-rapport au problème en question. Selon ce sur quoi est mis l’accent à l’intérieur de cet espace déterminera les types et définitions des états recherchés. C’est pour cette raison que - pour pouvoir en déduire quoi que ce soit d’utile -, il faut avoir fait auparavant les postulats suivants sur cet espace problème :

Postulats

  • Relier deux [cadres de référence] : Celui de toutes ses propres connaissances à celui des circonstances de l’espace problème.
  • Couvrir la globalité de l’espace problème, par la multiplication des points de vue ainsi que celle des cadres temporels.
  • Être attentif à l’ordre dans lequel les informations apparaissent.
  • Traiter en priorité les caractéristiques et détails des informations obtenues.
  • Utiliser des connaissances provenant d’autres sources que celle de l’espace problème.
  • Utiliser son imagination pour faire des suppositions qui amèneront à des déductions, et donc à un scénario hypothétique.

Protocole

  1. Relier des observations précises à différents cadres de référence, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’espace problème.
  2. En faire une synthèse.
  3. En tirer une conclusion.
  4. La confirmer par diverses autres observations et suppositions par un processus d’élimination.
  5. Tirer les conclusions utiles depuis ce nouveau point de vue sur l’espace-problème.

Protocoles et niveaux logiques

Selon Dilts toujours, en PNL n’importe lequel de ces protocoles peut aller explorer les différents niveaux logiques (même si Holmes s’arrête toujours au niveau des croyances et valeurs).

Notes et références

  1. Robert Dilts,Vinci et Holmes – Stratégies du génie, Éd. La Méridienne / Desclée de Brouwer, 1997